Présentation des états généraux du football amateur Angevin :
Intervention de Bruno GOUA :
Je veux vous féliciter pour la mise en œuvre de ce projet.
En premier lieu, pour avoir pris conscience que les clubs de football amateur de notre ville, même s’il n’est évidemment pas question de négliger les autres sports, nécessitent un traitement particulier. Parce que le foot a ses spécificités, c’est le sport qui compte le plus de licenciés bien sûr, le sport le plus populaire, le plus médiatisé, mais aussi et surtout parce que c’est dans les clubs de football que subsiste le peu de mixité sociale qui n’a pas été détruite par des décennies d’erreurs d’aménagement du territoire, par le séparatisme social scolaire.
C’est encore un peu un lieu de mixité, mixité sociale et des origines. Lorsque vous vous déplacez avec votre club hors de la ville, lorsque vos joueurs descendent des minibus, vous sentez des regards, vous devinez des chuchotements. Plus tard, peut-être, vous entendrez des paroles que vous pensiez faire partie d’un passé à jamais révolu. Racisme rime richement avec Zemmourisme, Le Pénisme, Ciottisme, pauvrement avec bêtise. Au football, on fait parfois des remplacements, jamais de grand remplacement.
Assumer ce projet c’est aussi faire face au mépris dont est parfois victime le football, un mépris qui transcende les clivages politiques. Un mépris que l’on trouve en France, pas chez nos amis britanniques. Outre-manche, Nick Hornby écrit « Carton jaune », Ken Loach réalise « Looking for Eric », une ode au football populaire. Chez nous Jean-Jacques Annaud fait « Coup de tête », où le talent de Patrick Dewaere n’arrive pas à faire oublier l’empilement des poncifs sur la supposée beaufitude footballistique.
Heureusement il y a CAMUS, issu d’une famille pauvre, CAMUS qui jouait gardien de but car c’est le poste où l’on abime le moins ses chaussures, CAMUS qui disait à peu près : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c'est au football que je le dois. »
CAMUS encore pour qui le football était une véritable école de la vie « J’appris tout de suite qu’une balle ne vous arrivait jamais du côté où l’on croyait. Ça m’a servi dans l’existence et surtout dans la métropole où l’on n’est pas franc du collier ».
CAMUS, dont Eduardo Galeono écrit « Il apprit aussi à gagner sans se prendre pour Dieu et à perdre sans se trouver nul, il apprit à connaître quelques mystères de l’âme humaine, dans les labyrinthes de laquelle il sut pénétrer plus tard, en un périlleux voyage, tout au long de son œuvre. »
Voilà pour ceux qui méprisent le football, ils se reconnaîtront.
Le projet que vous nous présentez a pour but de soutenir l’offre, contrairement à certains dispositifs tels que le Pass Sports de l’état qui soutenait la demande. Et c’est un bon choix, car la demande est là, supérieure à l’offre, certains clubs angevins ont été contraints de refuser plusieurs dizaines d’inscriptions de jeunes, Monplaisir, Belle-Beille, Les Hauts de Saint Aubin, la Roseraie, manquent de structures ou de capacité d’accueil.
Parmi les mesures présentées, je relève l’aide aux tâches administratives, nous savons qu’il est essentiel de soulager les bénévoles sur ce point, c’est le premier moteur de leur découragement. Il faut aussi accompagner les clubs sur les possibilités d’emploi qui leur sont offertes, encadrer la mutualisation des éducateurs, même s’il faudra pour cela s’affranchir d’ancestrales guerres de clochers.
Pour tout cela, s’appuyer sur l’OMS en étendant ses prérogatives et en lui donnant plus de moyens apparaît très pertinent, indispensable. Pour tout cela, s’appuyer sur l’OMS en étendant ses prérogatives et en lui donnant plus de moyens apparaît très pertinent, indispensable.
Pour tout cela, s’appuyer sur l’OMS en étendant ses prérogatives et en lui donnant plus de moyens apparaît très pertinent, indispensable.
Les aides s’articuleront autour de projets présentés par les clubs, il faudra être attentif aux clubs qui ne présenteront pas de projets, cela peut être un signe d’alerte, un aveu de faiblesse, un indicateur de difficultés.
Devant les difficultés souvent rencontrées lors des déplacements des équipes pour les compétitions, qui sont exacerbées par le prix des carburants, je vous propose que la ville mette en place un abondement pour les clubs s’équipant de minibus. Le dispositif FAFA mis en place par la fédération finance 50% de l’achet d’un véhicule neuf, une aide de 2000€ de la ville pourrait aider au passage à l’acte. J’y vois 2 avantages : laisser les clubs en autonomie sur la gestion de leurs déplacements et faire financer la plus grande partie par la FFF plutôt que par la ville. En limitant cette aide à 1 véhicule par club et par an cela ne représenterait pas une somme importante.
Evidemment, tout reste à faire, la tâche est ardue, complexe, les obstacles nombreux. Il est ici question de beaucoup plus que de sport.
Vous pouvez être assurés de notre soutien pour la mise en œuvre et le suivi de ce projet.
Retrouvez son intervention en vidéo ici
Conseil municipal du 28 février 2022
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