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Photo du rédacteurAimer Angers

Situation de l'APTIRA

Je voudrais tout d’abord saluer le travail et l’initiative du conseil citoyen. Au regard de mon activité professionnelle je suis pleinement consciente de l’importance de l’apprentissage du français pour aider à l’insertion dans la société.  Cette proposition des membres du conseil citoyen pour remettre au goût du jour ce guide des lieux où on peut apprendre la langue est une excellente initiative.  


Il existait une version ancienne qui était issue du travail du conseil pour la citoyenneté des étrangers quand il en existait un à Angers mais cette version était devenue désuète et surtout, n’avait pas croisé  Saint Exupéry qui a su rendre la nouvelle brochure encore plus accessible !  


Cette initiative, j’en suis convaincue, sera très utile. Je peux témoigner qu’elle a déjà été envoyée aux écoles et que le document commence à circuler auprès de ceux qui en ont besoin. Donc, j’insiste avec l’ensemble du conseil pour remercier pour toutes celles et ceux qui ont permis à ce livret d’exister.  


Malheureusement, Monsieur le Maire, ce livret risque d’être rapidement à adapter… Il est difficile en effet ce soir de ne pas  aborder l’une des associations présente dans ce document, association historique de notre ville et qui aura accompagné depuis 57 ans des dizaines de milliers de personnes, que ce soit pour de l’accompagnement juridique, de l’apprentissage du français ou encore de la médiation en santé… Et bien d’autres actions dont on pourrait parler.  


L’APTIRA…. Mon intervention se veut la plus constructive possible face à cette situation d’urgence. L’APTIRA, acteur que tout le monde connait, tout le monde conseille, vers qui les professionnels, moi la première, envoient régulièrement les personnes immigrées qu’ils rencontrent…  


Alors comme vous, comme tous ces professionnels, je suis depuis quelques jours sidérée d’avoir appris la possible disparition de cet acteur essentiel… Après la sidération, vient le temps des questions…  


On a eu l’occasion en commission avec certains de vos adjoints d’en parler. Mais nous avons toujours besoin d’abord de comprendre. Comprendre comment on en est arrivé là… On a une convention tri annuelle, on a des Assemblées générales, des comptes certifiés (j’en profite pour réitérer ici ma demande de les recevoir). Savons-nous comment le déficit s’est à ce point développé ? Connaissons-nous le montant d’éventuels fonds propres de l’association ? Quelles pressions pouvons-nous mettre sur l’ensemble des financeurs pour collectivement trouver une solution qui permette de sauver l’association ? D’assurer la pérennité des emplois ? D’assurer la poursuite des missions ? 


Ensuite, nous avons besoin de savoir quel peut être l’engagement de notre ville à l’avenir : les missions réalisées par l’APTIRA sont essentielles pour de très nombreux usagers. Comment assure-t-on la pérennité de ces missions ? Quel engagement financier la ville peut-elle garantir pour assurer la poursuite des missions de l’APTIRA, que ce soit auprès de l’APTIRA elle-même  ou auprès d’autres associations si dans le pire des cas la survie de l’APTIRA n’était définitivement pas possible ? 


Et dans cette perspective que nous souhaitons voir éviter, comment peut-on accompagner les professionnels de l’association, dont l’expertise, les compétences et l’expérience pourraient être mise au profit des associations qui seraient en mesure, avec notre accompagnement, d’assurer cette continuité ?  


Au-delà de ces questions, je terminerai par un constat : nous devons réinterroger le mode de fonctionnement de l’état, ici de l’OFII, qui de plus en plus souvent privilégie des appels d’offres lesquels méconnaissent le tissu associatif local, les experts locaux, leur expérience, au profit de structures nationales parfois très éloignées du terrain et de notre réalité, et ce pour des raisons le plus souvent uniquement financière… 


Oui l’état a une responsabilité dans cette situation et nous devons veiller à ce que d’autres structures associatives ne subissent pas le même sort. Cette inquiétude est pour moi d’autant plus forte au regard de  l’orientation des débats en matière d’immigration par certains membres du gouvernement… 


Pour terminer, je reviens vers l’engagement qui a été pris le 17 octobre par le préfet lors de la session du conseil départemental d’organiser une rencontre avec l’ensemble des financeurs et donc ces collectivités pour tous ensemble, collectivement, accompagner l’APTIRA dans cette période de turbulences… Cette réunion a-t-elle été programmée ? La fin de l’année c’est demain, les rendez-vous préalables aux licenciements ont commencé et l’urgence d’assurer la continuité des missions de l’APTIRA nous y oblige…  


Son intervention en vidéo ici

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